Toni Pelosato
Loin des rives américaines, les déclarations tonitruantes et les postures matamoresques
de Donald Trump pourraient sembler éloignées des préoccupations
de nos petites communes. Et pourtant, depuis le début de cette année
2025, elles résonnent bien au-delà des frontières des États-Unis, posant des questions
fondamentales sur l’évolution de nos démocraties et la fragilité des institutions
qui les soutiennent. Car si la démocratie repose sur des principes solides, elle n’est
jamais acquise et doit sans cesse être défendue.
Les outrances de Donald Trump ne relèvent pas simplement de la provocation ou du
folklore politique. Elles incarnent une stratégie qui vise à affaiblir la confiance des
citoyens dans les médias, la justice et les contre-pouvoirs. Son discours, souvent
basé sur le déni de la réalité et la désinformation, fragilise les repères démocratiques
et encourage une méfiance grandissante à l’égard des institutions. Il nourrit une polarisation
qui ne touche pas que les États-Unis, mais qui se diffuse aussi en Europe,
dans nos communes, et jusque dans les débats citoyens les plus locaux.
Lorsque l’on voit un chef d’État remettre en cause les résultats électoraux, accuser
systématiquement ses adversaires d’être illégitimes, nier les résultats de la recherche
scientifique ou encourager un climat de violence verbale et physique, comment
ne pas s’inquiéter pour l’avenir de nos propres institutions ? Si ces pratiques
semblent lointaines, elles inspirent pourtant certains acteurs politiques en Europe,
qui adoptent des stratégies similaires de défiance et de clivage.
Cette démocratie du spectacle, qui préfère le choc des mots et des images à la
construction patiente du bien commun, menace insidieusement notre capacité à
vivre ensemble et à faire confiance à nos institutions.
Face à cela, notre rôle d’élus locaux est plus essentiel que jamais. Nous devons être
les garants d’un débat politique apaisé, respectueux et constructif. Il nous appartient
de rappeler que la démocratie n’est pas une arène où triomphe le plus bruyant, mais
un espace de dialogue où chaque voix compte et doit être entendue. C’est à l’échelle
locale que se forge la confiance dans la politique et dans la capacité des institutions
à répondre aux attentes des citoyens.
Les dérives que nous observons ailleurs ne doivent pas nous paralyser, mais nous
inciter à réagir. Défendre la démocratie commence ici, chez nous, dans nos conseils
communaux, dans nos interactions avec les citoyens, dans notre manière de concevoir
la politique comme un engagement sincère et non comme une confrontation
permanente. Les excès de Donald Trump sont une piqûre de rappel : la démocratie
n’est forte que si nous la faisons vivre chaque jour, avec rigueur, transparence et
respect.
Un dernier mot encore, pour remercier André Posel. La réglementation relative
aux marchés publics impose aux communes de mettre en concurrence les différents
prestataires de services. La réalisation graphique d’un Bulletin Communal n’échappe
pas à la règle. Le numéro que vous tenez entre les mains a été réalisé par Laurent
Delmelle, un Anthisnois bien connu qui, au terme d’une procédure classique de renouvellement,
a obtenu le marché pour les trois prochaines années. Jusqu’ici, c’est
un autre Anthisnois bien connu, André Posel, qui nous a accompagnés dans la mise
en page graphique des 108 premiers numéros du Bulletin. Merci à André pour son
travail de qualité, pour sa disponibilité et pour sa rigueur. Et bienvenue à Laurent
qui, j’en suis convaincu, mettra tout son talent et son enthousiasme au service de
nos lecteurs ■