MARC TARABELLA
Le retour du printemps en cette année 2022 coïncide avec une nette diminution continue des cas de Covid et nous laisse entrevoir le retour à une vie normale dont le besoin se faisait sentir depuis plus de deux ans : un vrai bonheur pour celles et ceux dont l’activité a été empêchée ou entravée.
Le début de cette période laisse un goût particulièrement amer aux personnes qui ont perdu un proche et qui, pour les sacro-saintes mesures sanitaires, n’ont pu leur dire un au revoir décent entourés de leur famille et de leurs proches. Que dire des personnes hospitalisées qui ne pouvaient recevoir aucune visite dans la période difficile qu’ils traversaient.
Gageons que nous ne soyons pas contraints de faire marche arrière dans le futur.
A peine voyons-nous le bout du tunnel de ce point de vue, que le ciel s’assombrit au levant par la guerre que mène la Russie en Ukraine.Il y a près de trente ans, les guerres en ex-Yougoslavie, à une journée de voiture de chez nous, firent entre 100 000 et 200 000 morts, dont beaucoup de civils. Ces guerres, dont celle de Croatie qui dura plus de cinq ans entre 1990 et 1995 et qui fit des dizaines de milliers de morts. La plus meurtrière fut celle de Bosnie-Herzégovine entre 1992 et 1995. Puis il y eut celle du Kosovo…
Presque cinq décennies après la fin de la seconde guerre mondiale, cela nous sembla tellement invraisemblable d’avoir une guerre à nos portes que nous fûmes incapables, en tant qu’Union européenne de l’arrêter.
Aujourd’hui, la tension est encore plus exacerbée car non seulement, nous sommes impuissants à arrêter le conflit en Ukraine malgré une unité retrouvée de tous les Européens dans la pression à l’aide de sanctions qui font mal à la Russie mais nous savons que nous ne pouvons aller trop loin par crainte d’extension du conflit et de risque de 3e guerre mondiale.
En voyant ces femmes et enfants ukrainiens tenter de fuir les bombardements, en voyant ces volontaires prendre les armes pour résister à l’agresseur, nous ne pouvons qu’éprouver de la compassion, de l’empathie et pratiquer une solidarité active au travers de l’accueil et de l’envoi de biens nécessaires.
Cela nous fait réfléchir aussi quant à l’îlot de paix dans lequel nous vivons au regard des parties du monde où cela n’est pas la règle.
Malgré les difficultés, notre système démocratique et protecteur reste le moins mauvais des régimes et cela doit faire réfléchir notamment ceux qui ont prononcé avec légèreté le mot de « Dictature » lorsque des mesures sanitaires, certes cœrcitives, furent prises, jamais par plaisir mais dans l’intérêt général.
Puissions-nous jouir encore longtemps d’un régime démocratique, protecteur de tous les citoyens. Je pense notamment aux personnes aux revenus moyens et modestes qui voient exploser les budgets énergie et carburants ; cette tendance s’aggravant avec la guerre en Ukraine.
La solidarité doit concerner les personnes qui fuient les guerres en n’oubliant pas celles de chez nous qui connaissent de grandes difficultés. Tous les niveaux de pouvoir y travaillent et les communes doivent y faire face en première ligne.