Paul VERCHEVAL
La commune d’Anthisnes a émis récemment un avis défavorable sur le plan wallon de stratégie territoriale, comme de nombreuses autres communes, et à mon avis, elle a eu bien raison. Ce plan visait à densifier davantage les villages et à moins construire dans les campagnes. Il privait ainsi chacun de son droit à établir sa maison là où bon lui semble, sur n’importe quel terrain à bâtir de la commune, au grand dam du propriétaire du terrain qui voyait son bien perdre sa valeur.
Quand j’ai acheté ma maison à Lagrange, en 1986, j’ai demandé à sa propriétaire pourquoi elle l’avait mise en vente. Elle l’avait pourtant construite elle-même dix ans plus tôt, et la maison était toujours en excellent état, située dans un quartier résidentiel paisible, le long d’une rue à faible circulation puisqu’il s’agit d’une impasse, et last but not least, à l’abri des inondations puisque située sur une hauteur.
Mais la maison avait un défaut devenu insupportable à ses yeux : pour effectuer le moindre achat, fut-ce un pain, un journal ou un saucisson, il lui fallait parcourir plusieurs kilomètres en voiture, ou se résoudre à une très longue promenade à pied dans les chemins entre les prairies. Ce qui était un défaut à ses yeux ne l’était pas aux miens, et j’achetai la maison de suite sans discuter davantage. Je ne l’ai jamais regretté ! Bien sûr, si j’avais été boulanger, libraire ou charcutier, l’endroit ne m’aurait pas convenu. Bien choisir son terrain commence par bien savoir ce que l’on veut en faire. Les besoins de l’un ne sont pas nécessairement les besoins d’un autre.
Et manifestement, je ne fus pas le seul à trouver mon bonheur à Lagrange. Depuis que j’y habite, il y a toujours eu au moins une maison en construction à moins d’un kilomètre de chez moi. C’est un petit paradis : pas d’avions, pas d’usines, pas d’autoroute ni de chemin de fer à proximité.Je ne comprends pas cette volonté politique de concentrer davantage la population. C’est pourtant dans les quartiers les plus peuplés des grandes villes que naissent les plus gros problèmes de société. Regardez ce qui se passe à proximité de la gare du Midi à Bruxelles…
Bravo à nos autorités communales : elles ont pris la bonne décision !
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